EXPEDITION DANS LE MONDE ENTIER - PROCHAINE REMISE EN POSTE LE LUNDI 13 MAI 2024

Au téléphone avec Laurence, 44 ans, 1m70, enfin résolue à remettre en question son oreiller actuel

PAR janick constant

Smiling Mature hispanic or middle eastern Woman looking at the camera smiling

Laurence est seule à la maison un matin quand elle m’appelle au téléphone, son mari est au travail et ses enfants à l’école. Je comprends que c’est un moment important, auquel elle s’est préparée, elle a besoin d’aide en matière d’oreiller, elle garde espoir de trouver une solution, à commencer par une oreille attentive, peu importe qu’elle soit compatissante, mais elle se doit d’avancer et y consacre l’importance et le quasi cérémonial qu’il faut.

Après l’email qu’elle m’a adressé il y a deux jours, je lui ai conseillé de m’appeler quand elle le pourrait pour échanger à bride abattue sur le sujet. Au jeu des questions-réponses, on va gagner beaucoup de temps et éviter quelques achats de mauvaise fortune supplémentaires.

Le choix d’un oreiller est toujours le fruit d’un échange intense, presque d’une relation d’intimité où il faudra m’en dire plus qu’on n’en confie bien souvent à son mari, à sa sœur, à sa mère, parce qu’on n’aime pas ennuyer ses proches avec ses petites histoires de confort personnel. Laurence a une barre aux cervicales tous les matins, le cou scié, meurtri, raide, avec irradiation et engourdissement dans les bras et maux de tête fréquents.

Comment l’aider ? D’abord poser des questions

Pas d’antécédents particuliers, encore moins d’accident, seulement cette posture si commune et ravageuse devant un ordinateur de bureau 7 heures par jour, figée dans une attitude invariable, le regard vissé à l’écran. Pour le moment, elle ne remet pas en question l’équipement qu’elle a dans son lit, pas vraiment, elle n’a pas de conviction sur ce sujet en réalité, mais comment en aurait-elle si personne n’en a autour d’elle, si ce n’est de se croire anormale, fragile, voire prématurément arthrosique.

On pardonne encore tellement de choses aujourd’hui aux oreillers du commerce, croyant que les industriels ont fait du mieux qu’ils peuvent en un siècle aussi sérieux et scientifiquement avancé. Ce en quoi on a tort. Un industriel de l’oreiller n’a aucune conviction humaniste et encore moins d’engagement moral en faveur d’un caractère profondément vertueux de son produit. C’est quelqu’un qui exploite la licence déposée à l’échelle mondiale d’une fibre pétrochimique développée par une multinationale soutenue par un gros budget publicitaire, du moment qu’elle passe aussi bien que les précédentes dans les tuyaux sous pression de son usine. Nom commercial évolutif, propriétés physiques invariables, confort désespérément décevant…

Etat de conscience sur la question de l’oreiller ?

Comme dans beaucoup de foyers, l’oreiller n’est pas un poste budgétaire sur lequel on se soit beaucoup appesanti chez Laurence, un oreiller c’est un oreiller, c’est le contenu d’une taie, il en faut deux par lit, comme on met deux couverts pour une assiette, tous de la même taille, du même modèle, rien qui dépasse et qui dépareille, l’oreiller comme élément de remplissage, un lot à acquérir par nécessité à raison d’un par tête comme élément de base incompressible du trousseau domestique.

Toutefois, si vous posez la question de l’origine, la réponse est instantanée et donc la solution quelque part déjà en filigrane : « oh c’est un oreiller ordinaire, standard, “classique”, un bête oreiller comme tous ceux qu’on trouve en grande surface », pour ne pas citer une grande enseigne d’équipement mobilier bon marché.

Je n’ai pas grand-chose à faire sinon lui dire que la fibre creuse siliconée, autrement dit le polyester, n’est pas une fatalité en garnissage d’oreiller, que ça ne soutient rien, que c’est sans portance (mais pas sans importance !), ni ne présente aucun amorti souple acceptable et qu’il existe autre chose que trop peu de gens connaissent.

L’oreiller en tant qu’instrument de précision

Elle s’en doute, il lui faut juste accepter l’idée d’envisager l’oreiller comme un instrument de précision stratégique et personnalisé, à l’image un peu chic, différent des autres, plus cher à n’en pas douter, mais tout sauf un caprice. Juste accepter l’idée qu’elle le vaut bien. Elle aura SON oreiller, celui que bientôt probablement ses proches lui envieront et tant pis s’il provoque encore quelques moqueries.

Dans son cas, un duvet d’oie format 50×70 cm version souple, un petit nuage blanc, celui qu’elle emmènera désormais partout. Car Laurence n’a pas besoin d’un oreiller trop spécifique, certainement pas d’un oreiller ergonomique, juste une bonne suspension moelleuse qui monte et qui descend, malléable et qui reprend sa forme au fil des nuits. Le format rectangulaire lui va bien, elle est assez élancée et aura la tête bien au centre, sans déperdition inutile vers l’arrière comme on peut reprocher dans certains cas aux oreillers carrés.

Une recommandation qui change tout dans bien des cas

Ultime conseil pour en tirer le meilleur parti et la mettre en total confort : ne jamais écraser le bord de son oreiller avec l’épaule quand elle dort sur le côté, sa position préférée, l’épaule doit demeurer à même le matelas. L’oreiller contourne l’épaule. Toujours. C’est une règle d’or, évidente, mais si peu partagée.

Sur mon modèle duvet version souple, poids 700 grammes, épaisseur de 20 cm au bombé, la tête d’une femme d’1m70 pesant 65 kg repose en suspension à mi-hauteur, toutes vertèbres alignées à l’horizontale, sans aucune tension. Un dénivelé de quelques millimètres en trop ou pas assez, et c’est une résonnance d’inconfort jusqu’en bas de la colonne vertébrale.

Trancher la question de l’amorti souple

Comment savoir si comme pour Laurence un de nos oreillers en duvet d’oie est fait pour vous ? Simplement vous demander si vous avez envie d’un amorti souple sous la tête avec accueil moelleux, douillet et enveloppant. C’est la meilleure définition qu’on puisse en donner. Si oui, reste à préciser ensemble sa densité et ses dimensions idéales. Si non, vous pourriez préférer bien d’autres conforts issus de notre boite à outils voire l’extrême inverse : un oreiller parfaitement inerte pesant 4 kg voire davantage…

Pour paraphraser une célèbre formule prononcée au 13ème siècle dans un tout autre contexte : envisagez-les tous, chacun reconnaitra le sien !

cet article vous a plu ? Partagez-le !