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Email de Bénédicte, 53 ans : quand l’autodiagnostic est aussi précis, la solution idéale s’impose, même à distance

PAR janick constant

Portrait of smiling mature woman in home interior

Dans bien des cas aujourd’hui, après avoir pris connaissance de notre travail et lu nos Consultations, nos clients devancent nos questions et synthétisent quasiment à la perfection l’ensemble des données de l’équation qui se pose à eux.

J’ai choisi aujourd’hui l’exemple de Bénédicte, parce qu’il est assez remarquable. Le courriel qu’elle m’adresse et que je reproduis plus bas me donne l’ensemble des informations que j’ai besoin de connaitre pour cerner son besoin précis et lui recommander un oreiller, un seul, parmi notre soixantaine, qui se doit d’être le bon.

Définition des critères

Quand le portrait est aussi achevé, les données posées, les paramètres connus, il n’y a pas d’erreur possible, et ce cas montre de manière exemplaire combien nous pouvons aider ici dans notre travail de conseil au quotidien même sans nous voir et sans rien faire essayer au préalable.
L’échange physique et verbal est toujours certes intéressant et sympathique, bien évidemment, et nous en tirons toujours des enseignements, mais avec une telle qualité de synthèse, il ne changera rien à la préconisation que nous serons amenés à faire au final. Le risque d’erreur n’en sera pas lui-même augmenté.

Voici le message de Bénédicte :

« Je souhaiterais svp avoir un avis expert pour choisir le bon modèle d’oreiller parmi tous ceux que vous proposez, j’ai compris que c’est votre spécialité. J’ai 53 ans, je mesure 1m56 et je pèse 54 kgs ».

« Je souffre depuis plusieurs années de douleurs cervicales, il est question de 2 protusions au niveau des disques. Cela génère des tensions et douleurs en permanence aussi bien au niveau des trapèzes, des épaules et de la nuque ».

« On m’a aussi diagnostiqué une tendinopathie calcifiante de l’épaule gauche, ce qui rend très compliquée la position de sommeil sur ce côté, qui était ma préférée. J’ai aussi beaucoup de gêne au niveau lombaire ».

« Sur le sujet du couchage, c’est compliqué, car la position couchée est une torture accentuée, paradoxalement surtout si je me couche sur quelque chose de mou, ce qui peut sembler curieux mais c’est ainsi, le moelleux ne m’apporte rien de bon. C’est notamment vrai avec les mousses à mémoire de forme, tant en oreiller qu’en matelas, qui manquent de soutien pour moi et se dérobent trop, à tel point que c’est insupportable ».

« Du coup, je n’arrête pas de changer de sens la nuit, c’est infernal, la douleur me réveille à chaque fois que la position s’éternise, j’essaye tout, même sur le ventre pour tenter de souffrir moins surtout de mon épaule, pour éviter le contact, mais je ne tiens pas longtemps ».

« Je n’ai encore rien trouvé de mieux par moment qu’une serviette roulée pour soutenir ma nuque parfois, mais ça n’a rien d’idéal et d’adaptable, sinon passer la nuit à rouler et dérouler des serviettes ! »

« Tout ça provoque des tensions musculaires effroyables, surtout au réveil, je suis très crispée, je dois voir le kiné plusieurs fois par semaine, qui me fait des massages pour tenter de me détendre. J’ai même essayé les tapis à clous, enfin plutôt des petits picots, par petites séances, pour me détendre ! Pourriez-vous m’indiquer quel oreiller choisir ? »

Le sarrasin s’impose

Bénédicte commandera sur mon conseil un oreiller en balles de sarrasin 40×60 cm, qui correspond à la fois à son besoin de densité et de fluidité et bien entendu aussi à ses mensurations. Elle pourra le régler au millimètre à son aise.

Sa détermination ne laisse aucun doute sur le fait qu’elle va adopter facilement cet oreiller de plus de 2 kg. Quand vous en êtes arrivé aux serviettes-éponges roulées et aux planches à picots, le sarrasin revient à un joyeux parcours de santé !

Opter pour le garnissage optimal

Le petit épeautre, le grand épeautre pourraient convenir aussi, voire même le liège, c’est vrai, question de goût, d’odeur, de toucher, de perceptions sensorielles multiples en vérité, on y trouverait aussi une absence de mollesse et du maintien à toute épreuve.

Mais dans le cas de Bénédicte, il faut un réglage facile, net, précis, et un appui qui tienne sans se dérober. Quand on veut aller au fond des choses, le sarrasin arrive en tête du quarté gagnant. Des cônes qui s’entremêlent et s’emboitent, on n’a encore rien fait de mieux dans la nature !

Un oreiller s’essaye d’abord debout !

Je termine avec elle par un conseil d’une extrême importance, une image facile à comprendre et qui vaut pour chacun d’entre-nous. Il faut apprendre à placer son oreiller pour dormir sur le côté, sans en écraser le bord.

C’est une pratique qui parait simple, mais que nous devons enseigner à nos visiteurs ici, dans notre centre d’essais, parfois à l’appui d’essais successifs, quand ce n’est pas moi qui sers d’abord de modèle sur le lit !

Pour bien comprendre, c’est facile, commencez par essayer votre oreiller debout ! Posez votre oreiller à cheval sur votre épaule, puis reproduisez cette figure en vous allongeant. Même avec le meilleur oreiller du monde, vous ne ferez rien de bon en n’y prenant pas soin. Quels que soient vos emplacements de bras en position couchée, glissez l’oreiller dans le bon canal pour accumuler son bord sous votre nuque et nulle part ailleurs.

La nuque a horreur du vide !

A défaut vous seriez réduits à ces images qu’on voit partout, d’une femme allongée l’air épanoui avec le cou dans le vide, et les mains qui viennent bien souvent combler comme elles peuvent le vide qu’elle a laissé là où il n’en faut à aucun prix.

Quand Bénédicte se placera sur le dos, nul doute qu’elle pensera cette fois à tirer vers elle l’oreiller vers elle par les deux angles, avec deux objectifs : obtenir une surface d’appui maximale jusque sous ses épaules, c’est ni plus ni moins que le principe de la planche à clous ou du matelas à ressorts : multiplier les points de contact pour répartir le poids et la pression.

Le 2ème enjeu pour elle est d’amasser juste assez de sarrasin pour combler le creux de sa nuque, en constituant un bourrelet suffisant avec par derrière un cratère pour y loger son crâne.

Masse mobile quand on bouge, masse statique quand on dort

La mobilité dans l’oreiller l’aide à cette fin, et Bénédicte sait qu’elle pourra jouer en dernier ressort sur la quantité de garnissage par la fermeture à glissière pour calibrer au mieux son empreinte dans l’oreiller.

N’oubliez pas, l’oreiller, pour Bénédicte comme pour chacun d’entre nous, à travers aussi bien sa surface, son épaisseur que sa densité, se doit d’être une entité parfaite, une succession continue de points de contact idéalement situés, modulée et spécifiée pour vous, calibrée à vos paramètres, dévouée à vos habitudes et résiliente à vos contraintes, instrument de précision et prolongement idéal de vous-même comme aucun autre.

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