Toute occasion est bonne pour se souvenir que l’homme fait partie de la grande famille des animaux. Pourtant, nos instincts naturels sont assez pauvres et plutôt mal servis en comparaison, quand il s’agit de faire son lit comme probablement sous bien d’autres aspects.
Pour chaque espèce hormis la nôtre, autant qu’on puisse l’observer, on ne perçoit guère d’hésitation quand il s’agit de construire son nid, sa tanière, sa termitière, sa retraite, sa fourmilière, sa souille, sa couche, son gîte, son antre, son rucher… et autres multiples vocables par lesquels on identifie un habitat dans le règne animal et son usager familier… les matériaux de référence regorgent dans le milieu naturel, terre, paille, feuilles, branchages, foin, cavités, on tire parti des ressources naturelles et du terrain, des particularismes locaux et de l’expérience acquise, répétée et éprouvée. C’est solide, sain, chaud, confortable, résistant, ergonomique à souhait, on ne s’y reprend pas à deux fois et le résultat fait son office pour aussi longtemps qu’il faut.
Que nous est-il arrivé ?
Chez l’homme aussi les matériaux de référence faisaient évidence pour chacun tant qu’on vécut en campagne au rythme des saisons, des moissons, des récoltes, des élevages, parce qu’on était en prise avec le réel, le tangible, mettant en œuvre les cultures locales pour soi-même ou pour le compte d’un autre, et que chacun baignait en proximité avec le savoir ancestral et les traditions séculaires quant au bon usage de chaque végétal, de ce qu’on appelle aujourd’hui les issues agricoles (coque, écorce, balle, écale, noyau, pépin, pelure, paille, laine, plume, duvet…).
Quand nous décortiquions une céréale pour en extraire la farine, restait l’écorce, l’enveloppe du grain, la « balle » ou « le son », qu’on n’aurait en aucun cas jetée, c’était une ressource de première main, saine et fraiche, pour confectionner son matelas et son oreiller, et renouveler ou renflouer si besoin ce qui demandait à l’être l’année suivante aux mêmes occasions.
De la même façon, on ne plumait aucune volaille sans conserver avec soin dans un ballot au sec la plume et le duvet, jusqu’à en avoir suffisamment accumuler pour l’assainir près du four du boulanger du village et en tirer là encore des matelas, des oreillers et des édredons, que certains conservent encore aujourd’hui comme un précieux héritage du passé… pareil avec la laine, le foin, et autres multiples ressources naturelles qui ont fait le bonheur de nos ancêtres : fleurs des champs, fougères coupées, algues séchées, fourrures, balles d’avoine…
L’industrialisation, la mécanisation, l’afflux de la population dans les villes, la multiplication des substituts chimiques moins chers, plus rentables, plus faciles à travailler et soumis à moins de dépendances et d’aléas, enfin l’hygiénisme forcené de nos sociétés, ont bouleversé nos habitudes et transfiguré notre habitat.
Monopole du substitut de synthèse
Nous sommes dans le règne indéboulonnable du polyester et du polyuréthanne, que le marketing nous garantit comme meilleurs, plus sains et plus performants que les produits de la Nature à tous points de vue. A lui seul, le latex, qu’on n’aurait jamais imaginé autrement qu’issu de la coulée naturelle d’un arbre, est remplacé sans vous le dire par du styrène butadiène, dit « latex de synthèse »…
La balle végétale des graines céréalières pourrit maintenant par centaines de tonnes dans les campagnes. Au mieux, si une filière de valorisation a pu s’autofinancer pour ne pas dire se faire subventionner ici ou là en Europe, on en fera du paillage de jardin ou l’ingrédient complémentaire d’un panneau isolant à caractère écologique.
La plume et le duvet d’oie et de canard de nos élevages sont maintenant achetés au plus offrant autant dire à prix d’or ici en Europe par ces messieurs chinois qui n’ont plus aujourd’hui les subsides d’état qui aident à produire assez chez eux pour satisfaire en suffisance leur propre marché intérieur en explosion. Les allergologues, poussés par l’industrie, nous ont fait jeter nos oreillers, traversins et édredons en plumes, suspectés de tous les maux, ils ont souvent changé d’avis depuis.
Nos us et coutumes se sont fait la malle avec les matières nobles. Le savoir est oublié, le discours publicitaire des industriels s’impose à tous, puisque, d’une part, ce qui est écrit est forcément vrai, que d’autre part, si ça se vend c’est que c’est forcément bon, et qu’enfin, si c’est cher, c’est que ça doit être meilleur…
Il est à peu près impossible d’échapper aujourd’hui à l’achat d’un oreiller en fibres polyester, ils sont partout, ils se ressemblent tous intrinsèquement, même si l’emballage prétend le contraire et promeut l’illusion d’une offre réfléchie, pensée, différenciée et sans cesse réinventée au gré des progrès, mais il demeure qu’on en garnit indistinctement les paniers pour chiens, les coussins de canapés et les oreillers de votre lit sous des versions en réalité parfaitement indifférenciables au toucher, quel que soit l’éventail des prix constatés, entre le lot de deux à 5 euros et la « crème des crèmes » à 50 euros.
Aucun intérêt sur le plan mécanique
Pourtant, le polyester ne présente aucun intérêt en termes de résistance à la compression et de capacité de portance sous le poids du corps humain, pour ne parler que du seul aspect mécanique, qui est cela va sans dire le moteur initial de toutes nos recherches.
L’intérêt de la fibre synthétique, prétendue substitut indépassable au duvet animal, réside en réalité chez l’industriel lui-même et nulle part ailleurs. La fibre de synthèse, quelle que soit l’intitulé sous licence internationale qu’on lui donne au travers de quelques firmes mondiales, passe dans les mêmes tuyaux à travers toutes les usines du monde, c’est un produit de rembourrage parfaitement uniforme, un mono-produit bon marché, indistinct et docile, pour un triste mono-confort dans votre lit.
Matériau compressible à souhait, on pourra même vous vendre votre oreiller comprimé comme un cigare, roulé sous vide. Vous trouverez peut-être ça pratique et bien pensé pour emporter sous le bras du magasin (c’est un argument qu’on pourra tenter de vous vanter là aussi) quand la compressibilité devrait plutôt vous interroger quant à la capacité de l’oreiller à vous offrir une quelconque sustentation en position allongée. L’avantage réel est là aussi chez le fabricant, qui gagne un nombre considérable de mètres cubes au stockage et au transport.
Aujourd’hui, notre confiance en la science et la marche vertueuse du progrès, d’une part, et notre capacité d’oubli des traditions anciennes, d’autre part, nous font tout prendre pour argent comptant, sans discernement.
Pourquoi on bouge autant
Le volume et le maintien sur un oreiller en polyester sont à ce point nuls que personne n’arrive à dormir durablement sur le côté. Les gens vous expliquent que, sans trop savoir pourquoi, ils bougent beaucoup la nuit et ont mal aux épaules.
Sans surprise, l’oreiller en polyester ne compense pas l’épaule et n’assure pas le maintien à l’horizontale de la tête dans l’alignement de la colonne vertébrale. Pire, il offre si peu de résistance qu’on est en bas plus vite qu’il n’en faut pour le dire, et l’épaule qui est en dessous supporte à elle seule la totalité du poids du haut du corps.
Mains et bras interviennent sans cesse en soutien, dessous, dessus, jusqu’à l’oreiller plié en deux ou en boule, et votre nuit censée vous réparer s’apparente plutôt à un combat agité et semi-inconscient entre un corps épuisé et un coussin épuisant.
Il est symptomatique que sur la plupart des images en circulation sur internet ou dans les magazines, quand vous voyez une personne allongée sur son oreiller, vous la découvrirez souvent avec les mains jointes sous sa tête et sous l’oreiller, ou toutes autres élucubrations d’un photographe qui ne sait pas comment faire pour rendre son sujet naturel et épanoui, et finit par laisser son sujet improviser, comme chacun fait dans son lit dans toutes les villes du monde… A grands renforts des mains et des bras, vous tenterez de compenser instinctivement le maintien que l’oreiller ne présente pas.
Les kinés soignent ensuite leurs patients à longueur d’année pour cette seule raison, que fort peu d’entre eux ont identifiée. Douleurs d’épaules qui ne sont jamais relâchées, tensions sur les trapèzes, cervicalgies, contractions musculaires extrêmes, absence de récupération, degré de fatigue chronique… on soigne les conséquences mais fort peu la cause, qui n’est pourtant pas bien difficile à connaitre.
Ineptie et drame de l’uniformité
Elle apparait ici à Roubaix dans notre centre d’essais comme une évidence, lorsque professionnels du médical et particuliers nous rendent visite et participent aux consultations publiques que nous donnons en matière d’oreiller. Quelqu’un qui n’a pas l’épaule compensée pour dormir sur le côté ne peut y demeurer qu’en souffrant. Alors il s’aide de ses bras comme il peut, et il bouge.
Par rapport à cette culture moderne de l’oreiller industriel unique, pas cher et bon pour tous, nous croyons plutôt à celle de mille oreillers aussi naturels que différents pour chacun. Notre jardin naturel est tout sauf uniforme et nous n’avons jamais cru au porte-tête commun à une femme de 50 kg pour 1m65 et à un homme de 95 kg pour 1m90. Et une fois qu’on a parlé de la résistance à la compression d’un oreiller, qui doit être adaptée à chaque individu, ce qui en fait déjà un monde, on n’a rien dit de sa sensibilité, de son rapport à l’oreiller, qui requiert toutes sortes de densités et de touchers différents !
Mais le drame de l’uniformité organisée ne s’arrête pas là, pour deux raisons principales :
Premièrement, le marché de l’oreiller industriel et synthétique a connu un rebond considérable à l’appui des oreillers dits « ergonomiques » à partir des années 70, à base de mousses polyéther et polyuréthanne.
L’oreiller universel qui ne convient à personne en particulier
Un oreiller « ergonomique » est un oreiller coulé préformé dans un moule, et présentant en final une courbure, une épaisseur et une densité qu’il est impossible de moduler à l’usage. On comprend d’entrée l’ineptie quand il va s’agir d’équiper des individus non seulement tous différents selon leur morphologie (carrure, longueur du cou, forme du crâne, poids de corps) mais aussi aux sensibilités multiples en matière de ce que nous appelons le « toucher d’oreiller » (contact, élasticité, maintien, fluidité, contre-poussée, tonicité ou mouvance en creux, odeur, musique…)
Issue de la recherche spatiale, puis de la préoccupation anti-escarres légitime en milieu hospitalier, la mousse polyuréthanne viscoélastique est depuis longtemps un brevet entré dans le domaine public et mille fois copié dans l’industrie, pour produire des oreillers dits « à mémoire de forme » (ineptie totale de la formule !) que chacun connait et auxquels personne n’est censé échapper dans une galerie marchande, un marché de plein air, une foire commerciale, une publicité sur les réseaux sociaux, un prix alléchant sur internet… c’est la dernière version des oreillers en mousse de synthèse, disponibles aussi bien en blocs plats dits « savonnettes » qu’en formes de vagues dites « anatomiques ».
Ces oreillers en mousse d’origine pétrolière n’en finissent pas de se renouveler, de se « réinventer » pour séduire toujours davantage le consommateur sous couvert d’une image de produit technologique, scientifiquement voire pseudo-médicalement étudié, et même depuis quelques années prétendument écologique.
Avec un peu d’huile, ça deviendrait pour un peu (presque) végétal !
On sait depuis les années 50 qu’il faut un peu d’huile dans la formulation d’une mousse pour faciliter la réticulation, sa prise en bloc solide. Les derniers brevets européens déposés intègrent dans la formulation de la mousse en question un pourcentage un peu plus important d’huile d’origine végétale, généralement 10 à 15%, 20% tout au plus.
Les bureaux d’étude des grandes firmes du domaine mettent en avant une recherche de substitut au pétrole, à l’énergie fossile, également une recherche d’un niveau d’élasticité supérieur, et plus généralement une préoccupation environnementale.
Qu’à cela ne tienne, les services marketing qui distribuent les oreillers en question s’en sont emparé pour annoncer une mousse dite « végétale », à 15% dans la formulation ! L’apport en huile reste indétectable à l’analyse en laboratoire du bloc d’oreiller en question… Comme il s’agit souvent d’huile de ricin, pratique et bon marché, le lien s’est trouvé avec son emploi en cosmétiques, qu’à cela ne tienne, l’oreiller végétal à l’huile de ricin sera aussi bon et bénéfique pour votre santé ! D’une convention industrielle faisant appel à un adjuvant, on en a fait un apport volontaire, généreux, pour ne pas dire altruiste pour votre bonne santé !
Pratique de greenwashing évidente, qui fait fleurir ces oreillers issus du pétrole même dans les magasins bio, mais pire encore, ineptie en termes de confort, ravage sur les cervicales généralisé comme en témoignent nos clients, inconfort et dureté de la mousse, et forme prédéfinie de l’oreiller contraire à toute règle de malléabilité qui est pourtant une condition sine qua non dans notre métier.
Un oreiller préformé et rigide est une ineptie, c’est le contraire de l’adaptabilité à l’individu, qui est une condition incontournable du confort de sommeil. Disons-le, dans la plupart des cas où un kiné a recommandé de bonne foi un tel oreiller à ses patients, il soigne ensuite à l’année les femmes qui en ont fait l’acquisition, pour cause d’une barre insupportable ressentie au niveau du cou chaque matin. Un homme, d’un poids de corps généralement supérieur, supporte mieux la fermeté de cette mousse, ainsi on sait que dans un couple, c’est souvent le mari qui récupère et tolère ce genre d’oreiller. Il a coûté cher, que diable, il faut l’user !
Innovation permanente ou aveu d’impuissance ?
Demandez à ces femmes si c’est mieux quand elles vont dormir où que ce soit hors de chez elles, elles vous répondront souvent par l’affirmative. Pourtant, personne ne remet en question ces oreillers quand les choses tournent mal. Pourquoi ? Pour deux raisons : soit parce qu’il y a une prescription ou une caution médicale derrière, soit parce que l’oreiller coûte si cher qu’il est forcément bon, voir bien souvent les deux raisons à la fois !
Nous aurons toujours beaucoup de mal à convaincre un particulier que l’oreiller à mémoire de forme recommandé par son kiné et payé 150 euros voire davantage est son pire ennemi et lui scie le cou chaque nuit pendant huit heures. La caution médicale et la loi marketing du plus grand nombre surpassent souvent notre propre entendement et toute possibilité de prise de conscience.
L’innovation marketing incessante, qui n’a de cesse d’inventer tous les arguments possibles pour inciter à l’achat, vous entretient dans une illusion de la nouveauté et du renouvellement technologique. En réalité, vous achetez continuellement la même chose sans le savoir, le même confort, sous des habillages légèrement modifiés, et vous perdez votre temps et votre argent au lieu de vous tourner vers des solutions radicalement différentes.
La seconde raison pour laquelle il n’est pas simple de sortir de cette spirale infernale, c’est que les gens ne se trouvant pas bien pour dormir sur le côté, encore moins sur le dos, ont développé un usage spontané et inconscient du sommeil prolongé sur le ventre. C’est le second type d’images que vous trouverez souvent sur les images représentant des personnes allongées, nous avons retenu pour illustrer notre article ce type de posture.
La servitude volontaire dans votre lit
Beaucoup de gens dorment sur le ventre parce qu’à tout prendre, c’est ce qui leur semble encore le plus satisfaisant pour tâcher de dormir avec ce dont ils disposent, c’est-à-dire le plus souvent un oreiller en polyester plat n’offrant aucune résistance, aucune portance.
La servitude volontaire est en place. Le commerce de ces oreillers est inévitable, vous n’y échapperez pas, et il vous poursuivra parce qu’au fil des années, vous continuerez à rechercher des oreillers plats pour dormir comme vous faites sans capacité de remise en question. Vous ne pouvez pas remettre en cause les oreillers plats, parce que vous n’en connaissez pas d’autres et que vous vous y êtes habitués. La Boétie y a consacré un célèbre livre, être libre suppose d’avoir conscience que la liberté est possible…
Dormir de façon prolongée sur le ventre, tout le monde vous le dira, ou presque, c’est mauvais, très mauvais. Vous accentuez votre lordose, le creux au bas de votre dos, et vous augmentez les pressions sur les disques vertébraux. La contrainte devient très fort sur les derniers disques intervertébraux, notamment les deux derniers disques lombaires, qui sont si souvent impliqués dans le phénomène de dégénérescences et hernies discales.
Comme il vous faut tourner la tête pour parvenir à respirer, vous exercez aussi une pression sur les vertèbres cervicales. Et comme vous appelez vos bras à la rescousse, vous multipliez les tensions quand c’est bien plutôt une position relâchée qui conviendrait à la récupération nocturne. Cela donne des courbatures au réveil et un risque substantiel d’arthrose prématurée et de troubles posturaux. En position ventrale, la rotation de la tête rendue nécessaire est non naturelle et prolongée, elle engendre des torticolis, c’est-à-dire des contractures musculaires de votre cou.
Faites un simple essai assis ou debout, mettez la tête de côté et ne bougez plus, on verra combien de temps vous parvenez à rester ainsi. Sans doute encore moins longtemps qu’en dormant ! Imaginez donc les dégâts au terme d’une nuit de sommeil où les cervicales souffrent en silence !
Les maux de tête vous guettent dès le lendemain matin, la tête est bloquée d’un côté, et la journée passée devant un écran d’ordinateur vous achèvera. Enfin, on observe aussi les dégâts notamment chez les sportifs sur le fait d’avoir, quand vous êtes allongé sur le ventre, le pied étendu (et donc aucunement détendu en position normale à l’équerre), donc le talon plus rapproché du mollet, ce qui provoque une tension et une perte d’élasticité sur le talon d’Achille, avec un risque avéré de tendinites.
Pensez également à votre capacité respiratoire, compliquée sur le ventre quant à la possibilité d’expansion des poumons, la prise d’air est moindre et la ventilation moins bonne. Vous ventilez moins…
Je vous le dis, vous raisonnez à l’envers sans vous en douter, vous vous êtes habitués à dormir sur le ventre comme l’oreiller du commerce vous y autorise après vous y avoir contraint inconsciemment, vous vous êtes adaptés aux oreillers synthétiques, quand il faudrait faire le contraire, trouver d’autres solutions et désapprendre ce qui ne vous réussit pas, car oui, il existe bien une autre direction.
Absence de prise en compte du critère « oreiller » en milieu médical
Je ne vous rassurerai sans doute pas en vous disant que vous n’êtes pas les seuls à passer à côté du sujet. L’oreiller est une donnée qui n’est absolument pas prise en compte comme une variable dans les études cliniques et médicales sur la qualité du sommeil, sur le traitement de la douleur, sur le ronflement ou encore sur le traitement de l’apnée du sommeil. Sur ce dernier sujet, ma conviction profonde est par exemple qu’on équipe de manière péremptoire aujourd’hui à tours de bras des personnes en appareils à pression positive continue qui pourraient parfaitement s’autoréguler dans leurs positions de sommeil à l’appui d’un oreiller adapté et d’un peu de volonté à se remettre en question.
Alors qu’il faudrait s’interroger sur la capacité d’un oreiller spécifique à nous faire changer de position dans le cas d’une apnée dite « positionnelle »… et elles sont nombreuses ! Et nous avons ces oreillers, ils ont toujours existé ! Oui, une apnée positionnelle diagnostiquée sur le dos se corrige en dormant confortablement sur le côté au bénéfice d’un oreiller adapté à votre corps. Vous n’aurez pas besoin de mettre une balle de tennis sous votre pyjama dans votre dos comme on vous invite à le faire chez certains pneumologues ou sur internet !
D’une manière générale, dans les études cliniques en lien avec le sommeil que j’ai pu lire au niveau international, je n’ai jamais trouvé d’approche exhaustive sur l’oreiller, il est toujours considéré comme une donnée invariable, endogène, dont la variabilité potentielle est ignorée et n’intègre aucun protocole d’étude, quand il faudrait la tenir pour une donnée essentielle. C’est tout bonnement hallucinant. Et si c’était par l’oreiller qu’il fallait commencer ?…
Dans le milieu médical comme ailleurs, la problématique de l’oreiller est ignorée dans toute sa complexité et sa diversité, parce que le choix des possibles est inconnu et que personne n’a jamais questionné les gens sur la question comme nous l’avons fait sur des milliers de personnes.
Au mieux, l’alternative prise en compte dans une étude clinique sera « plume », « synthétique » ou « oreiller ergonomique ». C’est à peu près aussi, disons-le, la largeur d’horizon de beaucoup d’entre nous. Quand on creuse les pratiques des uns et des autres, on découvre bien d’autres solutions et non des moindres.
Nous pourrions aussi évoquer la question du reflux gastrique, ce que l’on appelle officiellement le R.G.O (reflux gastro-oesophagien). Il est prouvé qu’il diminue en position allongée sur votre côté gauche. Encore faut-il pouvoir tenir de façon prolongée cette position, et c’est précisément le choix éclairé de votre oreiller qui peut vous le permettre sans avoir l’impression de vivre le martyr, bien au contraire !
L’oreiller, prolongement intime et millimétrique de vous-même
L’oreiller est un instrument de précision qui constitue le prolongement mécanique et sensible de votre corps. Accepter cette idée, c’est abandonner définitivement l’uniformité de l’oreiller industriel et entrer de pleine tête dans le jardin des oreillers naturels, pour retrouver la diversité qui bien entendu n’a jamais cessé d’exister.
Aucun matériau synthétique ne peut croiser les multiples paramètres qui sont essentiels pour vous offrir le confort d’oreiller qui vous correspond. L’oreiller doit être d’une certaine surface, d’une certaine épaisseur, d’un volume librement modulable, mais pas seulement, il doit pouvoir être choisi en fonction de multiples critères mécaniques spécifiques à la physique des matériaux : inertie, staticité, fluidité, coefficient d’élasticité, résistance à la compression, degré de contre-pression… la liste est longue, on travaille avec les mêmes paramètres dans le génie civil et la construction.
Toutes les réponses sont dans la Nature, il suffit ensuite pour nous de sélectionner, de croiser, et d’aligner un matériau en face de chaque cas humain identifié. Aujourd’hui nous pouvons prétendre après 22 ans de recherche passionnée n’avoir plus de « trou dans la raquette » au sein de notre gamme en croisant matériaux de garnissage et dimensions.
Nous pouvons présenter pour chacun d’entre vous l’oreiller parfait qui vous correspond et dont vous n’avez bien souvent aucune idée préconçue parce que vous ne savez pas que ça existe. Pourtant c’est là, chez nous, sorti et réactivé des couloirs du temps !
Nous le voyons bien, quand nous alignons des modèles avec chacun leurs propriétés spécifiques, et quand nous faisons en sorte dans nos textes de mettre des mots sur des conforts et sur ce que nous appelons des « touchers d’oreiller », vous ne mettez pas longtemps à faire le tri, votre instinct (animal) parle, et c’est bien ce qui prime dans notre domaine comme en toutes choses, soyez ce que vous êtes, comme vous êtes, et ne concédez jamais rien à votre singularité ! Soyez ce que vous êtes, revendiquez-le, nous avons l’oreiller qui vous ressemble !
Vous êtes tout à la fois une montagne de puissance et la plus fragile des créatures, l’oreiller se situe à la rencontre de cette équation, qu’il faut résoudre pour chacun d’entre vous.
C’est un challenge qui nous passionne, et nous savons qu’en synthétisant les ressources de la Nature et un solide bon sens, nous ne pouvons pas vous décevoir.
Centre d’essais et atelier Mille Oreillers à Roubaix :
21, avenue Jules Brame – 59100 Roubaix
Tél. 03 20 06 68 47
email : contact@milleoreillers.com ou par la page de contact de notre site : www.milleoreillers.com
Consultations en oreillers tous les jours en continu du lundi au vendredi de 8h à 15h, et plus tard sur entente préalable.
La prise de rendez-vous est conseillée pour éviter l’embouteillage face au lit qui vous attend.
Nous répondons également à toute sollicitation par email, à l’appui d’un maximum de détails sur vos mensurations, position de sommeil, comportement durant la nuit, critères personnels…
(nous aimerons toujours savoir si vous avez le souvenir d’un oreiller qui vous a plu dans votre jeunesse et dont vous gardez un meilleur souvenir).