Lydie me rend visite avec son vieil oreiller ergonomique en mousse sous le bras et un passif de deux chocs cervicaux.
Elle est assez élancée, 1m75, mince, fragile du cou, coup du lapin à deux reprises en voiture, en choc par l’arrière, et la nouveauté du moment : névralgie d’Arnold diagnostiquée, qui la fait beaucoup souffrir.
Névralgie d’Arnold
Rappelons que cette maladie correspond à une compression du nerf rachidien situé derrière la tête dans le creux de la nuque, qui prend naissance au niveau des deux premières vertèbres cervicales C1 et C2, avec une irradiation importante sur les côtés et jusqu’au sommet du crâne, parfois jusqu’aux tempes et au front.
Les personnes concernées parlent de « décharges électriques » ou de douleurs équivalant à une brûlure.
Un choc cervical traumatique fait partie des causes de cette névralgie, tout comme une hernie, un kyste, une excroissance, l’arthrose, un rhumatisme… sans oublier le stress qui peut entrer en ligne de compte, en provoquant une contraction musculaire qui irrite le nerf en question.
On évoque aussi les faux mouvements répétés ou une posture de travail particulièrement prolongée… Une douleur au fond des yeux peut parfois faire confondre en diagnostic par rapport à une simple migraine.
Intérêt du chaud et du froid
L’emploi alternatif de compresses chaudes et froides, en graines de lin surtout, comme notre Tour de cou au lin®, soulage bien, en cumulant ainsi par séquences successives l’effet décontractant musculaire obtenu par la chaleur et l’effet anti-inflammatoire d’un contact froid.
L’oreiller entre lui-même en ligne de compte bien évidemment.
Lydie dort principalement sur le côté droit. Son oreiller ergonomique en mousse a bien 15 ans, totalement mou et sans soutien, le jaunissement de la mousse, devenue quasiment orange, traduit un fort vieillissement au contact de l’oxygène. Le bloc est totalement flasque, sans aucun soutien, même pour un petit gabarit.
Oxydation de la mousse
Ne jamais oublier qu’une mousse s’oxyde et ramollit au contact de l’air, le changement de portance va être infinitésimal, nuit après nuit, ce qui retarde bien souvent la prise de conscience d’une perte de confort, qui est flagrante pour moi qui découvre cet oreiller avec un regard neuf. Lydie ne remet en cause l’oreiller parce que la douleur l’empêche de dormir et que son kiné lui dit qu’il est temps d’en changer.
La petite forme de vague à la surface de cet oreiller n’y changera rien, l’oreiller de Lydie se dérobe et ne comble rien. Elle plie continuellement le bras pour mettre une main sous son oreiller, signe de compensation inconscient mais ô combien révélateur d’un manque. Au réveil elle a mal dans l’épaule et la main fourmille…
Privilégier un oreiller malléable
Aucune chance d’obtenir un soutien quelconque et donc un effet de soulagement avec cet oreiller, qu’elle aurait dû abandonner depuis longtemps.
Notre choix portera aujourd’hui sur un oreiller en balles de sarrasin, source d’un calage précis, millimétrique. Format retenu : 40 x 60 cm, car Lydie n’a pas besoin d’un format plus volumineux, plus haut ou plus profond par rapport à sa morphologie.
Nous lui apprenons à garder l’épaule sur le matelas et à préserver toute la masse de l’oreiller pour supporter son cou.
La compensation est bonne et la tête en parfait alignement avec la colonne vertébrale.
Quand bien même son vieil oreiller ergonomique préformé aurait été dessiné pour elle à l’origine, à son profil, il se serait enfoncé sous son poids, provoquant un effet de tassement cervical plutôt que d’extension. Et quoi de plus contre-indiqué qu’un effet de tassement face à une névralgie d’Arnold ?!
Mollesse contre-productive
La mollesse n’est décidément pas faite pour les grands fragiles du cou, qui ne supportent pas l’effet dérobé et le flottement approximatif. L’oreiller de sarrasin demande en général 3 ou 4 nuits d’accoutumance, mais votre première perception sera décisive.
Je ne connais personne qui ne soit pas en mesure de se faire un jugement personnel définitif sur l’intérêt pour lui d’un tel oreiller en moins d’une minute, tant le bénéfice saute aux yeux (et au cou !) chez ceux qui décident d’en faire leur instrument de sommeil. Si vous n’êtes pas convaincu à l’essayage en moins d’une minute, vous ne le deviendrez probablement pas par la suite et il faut alors poursuivre vos investigations.
Comptez une huitaine d’années d’utilisation, tant la balle de sarrasin est solide et stable en densité, sans perte de fluidité ni restriction du volume.
Je rappelle qu’un oreiller ferme comme le sarrasin se choisit pour ses dimensions en fonction de la morphologie de la personne, d’autant plus qu’il est sans retrait, non compressible. Ne choisissez jamais un tel oreiller en fonction des taies dont vous disposez à la maison, vous risqueriez de passer à côté du bon format et de générer de l’inconfort.