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Pierre voudrait y voir clair sur la question de l’oreiller et recherche en nous contactant le compromis idéal pour lui.

PAR janick constant

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Demande de conseil en oreiller de Pierre, au moyen de notre questionnaire en ligne, 45 ans, grande tige d’1m87 pour 58 kg.

Pierre nous consulte depuis Montpellier. Il est détenteur depuis des années d’un oreiller ergonomique chinois, un bloc en mousse d’une forme particulièrement tarabiscotée, qui est censé lui envelopper l’épaule et caler son cou à bonne hauteur… ça ne serait pas sans évoquer le bac à shampooing du coiffeur, rigide et un tant soit peu contraignant.

Drame de l’oreiller ergonomique

La hauteur de sommeil vécue par Pierre chaque nuit n’est ni plus ni moins que celle de cet oreiller en mousse à mémoire de forme, 12 cm avant enfoncement, qui bien entendu se rétracte sous le poids de son corps plus ou moins en fonction de la température de sa chambre à un moment donné et de la chaleur corporelle que dégage notre dormeur… ou pas.

Car je le rappelle, non seulement un oreiller de ce type ramollit avec le temps, mais sa densité est très sensible à la température ambiante et de contact, c’est ce qu’on appelle une mousse thermo-réactive.

Autrement dit, Pierre ne maitrise rien, et il dort comme il peut, comme lui dicte cet objet bizarroïde et absolument pas fait pour lui. Aucun rapport en effet avec sa taille, son cou fin et long, ces épaules creuses et frêles.

Indifférenciation de l’oreiller, singularité de l’individu

Une position de côté confortable tiendrait ici du miracle, qui n’arrivera pas sur un oreiller vendu sous vide sur internet partout de par le monde à des individus lambdas, indifférenciés, uniformes, sans doute en prévision d’une armée clonée dont le code génétique serait calé sur la fiche technique du dit oreiller synthétique en mousse… et inversement.

À croire que personne n’a jamais bien dormi en France avant l’invention de la matière plastique par Otto Bayer en 1937 chez IG FARBEN, à Leverkusen en Allemagne !

Toute forme inscrite dans l’oreiller est ni plus ni moins qu’une contrainte inutile et contre-productive pour le corps. Toute absence de liberté d’ajustement est une entrave. Comme pour une chaussure, une paire de lunettes, une prothèse dentaire, un appareil auditif, un accordéon, une raquette de tennis… l’oreiller est un instrument de précision qui, faute d’avoir été choisi comme fait pour vous au millimètre, vous détruira à petits feux qui couvent pendant les 25 années passées en moyenne à dormir.

Phénomène classique de compensation

Pierre explique qu’il compense un manque avec son avant-bras ramené sous son cou, et, comble d’un aveu d’impuissance de cet oreiller, l’emballage correspondant qu’il nous indique sur internet présente une jeune femme avec le bras plié exactement comme il fait.

Sommet de la dérive dans l’histoire, un industriel contrarie donc votre sommeil en vous indiquant comment compenser le fait que l’oreiller qu’il vous vend n’est pas fait pour vous ! Pire, il vous inspire comme une pratique naturelle, saine et vertueuse une dérive de posture qui aura de multiples conséquences sur vos bras et vos épaules.

Concordance physique oubliée

Quid de la profondeur de cet oreiller préformé pour le déployé d’un tel cou appuyé huit heures durant ? Imagine t-on un saut en longueur sur un bac à sable trop court ? Quant au gonflant de son bloc de mousse, l’épaisseur nominal au bombé de la bordure, elle ne traduit rien de précis tant que vous n’avez aucune idée de l’épaisseur résiduelle après compression et de la correspondance entre la densité et votre sensibilité.

En oreiller, rien n’est ni mou ni dur en soi, tant que vous n’avez pas confronté une masse (le poids du haut de votre corps) avec un coefficient de résistance à la compression (notion totalement imperceptible tant que vous n’essayerez pas dans votre lit).

À côté de cette contrainte de forme qui n’est qu’un piège commercial tellement photogénique mais surtout de nature à développer du mauvais sommeil, des douleurs et de l’arthrose, il y a la fermeté de cette mousse, qui incite enfin Pierre à une remise en question.

Initiative malheureuse

Sa première initiative fut de s’acheter un oreiller en duvet sur un site marchand connu. En cela, il est clair qu’il a voulu trancher en direction d’un modèle souple et malléable à volonté. Pas de chance, sans conseil, il l’a vite ressenti trop mou pour lui, nous étions tombés dans l’excès inverse avec un pur duvet, une masse certes élastique et enveloppante, mais sans soutien à bonne hauteur pour lui aux épaules si creuses.

Le poids de corps ne dit pas tout dans l’affaire qui nous occupe, il y a cette hauteur qu’il faut combler en position de côté. Vous pouvez avoir besoin d’un oreiller particulièrement haut et suffisamment dense tout en étant frêle comme un roseau, car si la résistance à la compression fait défaut, vous plongerez dans l’abîme…

Oreiller moulant et ferme ultra-contraignant d’un côté, crêpe molle et flasque de l’autre, Pierre est en situation d’échec et nous demande rien moins que d’ouvrir un magasin-conseil à Montpellier dans sa ville pour sortir de la spirale de l’inconfort !

Certes, Pierre n’aurait pas besoin de nous si les magasins de literie du coin faisaient leur travail à l’appui de nos articles. Mais ça n’arrivera pas, pour des raisons qui mériteraient d’être approfondies en étude de cas d’une école de commerce.

Une solution s’impose par le raisonnement

Pas besoin d’en savoir plus pour comprendre qu’un mélange de plumettes et duvet d’oie en assez forte densité est la solution pour Pierre, en dimensions 60×60 cm par nécessité pour offrir la masse d’accueil proportionnée au déployé de son cou et à la dimension de sa tête.

Alors un sommeil de qualité viendra en position de côté, sans douleurs et sans contrainte, les bras relâchés devant lui. N’y voyez pas seulement un sommeil de bébé pendant 8 heures, c’est bien plus :

  1. Une position physiologique parfaite, pas de tensions, colonne vertébrale à l’horizontale, aucun rayonnement négatif sur les lombaires.
  2. Pas de fourmillements dans le bras inférieur.
  3. Pas de douleurs à l’épaule inférieure.
  4. Très peu de mouvements durant la nuit.
  5. Pas de réveil nocturne inopiné.
  6. Absence de ronflement.
  7. Aucun risque de développer une apnée du sommeil et de se retrouver tout surpris avec une jolie mallette et un tuyau sur le nez.

Nous y reviendrons pour vous expliquer à quel point réussir sa position de sommeil de côté (fondamentale) peut avoir ainsi des conséquences sur bien d’autres aspects qui avaient pu vous sembler sans rapport aucun, et pourtant…

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